Notre histoire
Il y a 15 ans, je travaillais à mon compte, dans un rythme effréné au pied du périph. Entre deux rendez-vous clients, je retrouvais mes écrans – sans vraiment lever la tête.
Le week-end n’apportait pas de répit et j’étais incapable de faire une vraie pause.
Puis la santé a commencé à vaciller, sérieusement. J’ai commencé à douter, à lire les étiquettes, à questionner ce qu’on mangeait.
Petit à petit, la confiance dans le système alimentaire s’est effondrée.
Alors on a décidé de changer…
Ma femme, qui rêvait d’arbres et de nature, m’a dit un jour :
“Viens, on part vivre à la campagne.”
Alors j’ai fait ce qu’il restait à faire : je suis allé dans le jardin.
La première année ? Je me suis formé avec des tutos YouTube.
Résultat : une seule courgette, une !
Mais je n’ai pas abandonné, j’ai lu, testé, échoué, appris.
Et saison après saison, j’ai construit notre autonomie, à force de patience et d’observation.
C’est en cultivant que j’ai compris cette chose de fondamental : Je ne jardinais pas uniquement pour ma famille.
Le sol, l’eau, les écosystèmes… le jardin m’a ouvert les yeux sur des enjeux bien plus vastes.
Rapidement, j’ai acquis la certitude que mon avenir passerait par la terre, mais dans notre région, les terres ne se vendent pas facilement.
Les agriculteurs d’ici sont viscéralement attachés à leur foncier – et on les comprend. La terre, c’est souvent une histoire de famille, de transmission, de racines. Alors on a attendu…
J’ai continué à cultiver dans notre jardin, colonisant de plus en plus l’espace.
Et puis un jour, notre voisin et ami a annoncé qu’il prendrait sa retraite 3 ans plus tard.
Il vendait une petite parcelle : 8 hectares entièrement nus, sans arbre ni clôture, cultivés jusque-là en grande culture.
Pour nous, il a démarré la conversion en bio pendant que je reprenais des formations, faisais des stages et obtenait mon BPREA.
En 2024, on s’est lancés et aujourd’hui ce terrain vide est devenu un écosystème en construction :
des haies, des mares, des buttes, un verger, des légumes, des animaux…
Et moi, je me consacre pleinement à transmettre cette expérience, à accompagner celles et ceux qui veulent se reconnecter à la terre, gagner en autonomie, ou envisager une autre façon de vivre.